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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/129

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resté insensible aux agaceries de Rose-Pompon, et n’avait pas encore aperçu Adrienne.

— Ah bien ! par exemple, disait Rose-Pompon en s’agitant sur le devant de sa loge, et continuant de lorgner mademoiselle de Cardoville, car c’était elle, et non la marquise, qui attirait alors son attention, voilà qui est joliment rare… une délicieuse femme avec des cheveux roux, mais d’un bien joli roux, faut le dire… Regardez donc, Prince Charmant !

Et, on l’a dit, elle frappa légèrement sur l’épaule de Djalma, qui, à ces mots, tressaillit, tourna la tête, et, pour la première fois, aperçut mademoiselle de Cardoville.

Quoiqu’on l’eût presque préparé à cette rencontre, le prince éprouva un saisissement si violent, qu’éperdu, il allait involontairement se lever ; mais il sentit peser vigoureusement sur son épaule la main de fer de Faringhea qui, placé derrière lui, s’écria rapidement à voix basse et en langue hindoue :

— Du courage… et demain cette femme sera à vos pieds.

Et comme Djalma faisait un nouvel effort, le métis ajouta, pour le contenir :

— Tout à l’heure elle a pâli, rougi de jalousie… Pas de faiblesse, ou tout est perdu.

— Ah çà ! vous voilà encore à parler votre