Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/141

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— Voyez… voyez… le dompteur de bêtes va tirer sa flèche sur la panthère ! dit tout à coup le marquis ; c’est sans doute après, qu’il simulera le combat corps à corps.

Morok était à ce moment sur le devant du théâtre, mais il lui fallait le traverser dans sa largeur pour arriver jusqu’à l’entrée de la caverne. Il s’arrêta un moment, ajusta une flèche sur la corde de son arc, se mit à genoux derrière un bloc de rocher, visa longtemps  ;… le trait siffla et alla se perdre dans la profondeur de la caverne où la panthère s’était retirée après avoir un instant montré sa tête menaçante.

À peine la flèche eut-elle disparu, que la Mort, irritée à dessein par Goliath, alors invisible, poussa un rugissement de colère comme si elle eût été frappée…

La pantomime de Morok devint si expressive, il exprima si naturellement sa joie d’avoir atteint la bête féroce, que les bravos frénétiques éclatèrent dans toute la salle. Jetant alors son arc loin de lui, il tira un poignard de sa ceinture, le prit entre ses dents et se mit à ramper sur ses mains et sur ses genoux, comme s’il eût voulu surprendre dans son repaire la panthère blessée.

Pour rendre l’illusion plus parfaite, la Mort,