Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/142

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irritée de nouveau par Goliath, qui la frappait avec une barre de fer, la Mort poussa du fond du souterrain des rugissements effroyables.

Le sombre aspect de la forêt, à peine éclairée de reflets rougeâtres, était d’un effet si saisissant, les hurlements de la panthère si furieux, les gestes, l’attitude, la physionomie de Morok si empreints de terreur… que la salle attentive, frémissante, restait dans un silence profond ; toutes les respirations étaient suspendues ; on eût dit qu’un frisson d’épouvante gagnait tous les spectateurs, comme s’ils se fussent attendus à quelque horrible événement.

Ce qui rendait la pantomime de Morok d’une vérité si effrayante, c’est qu’en s’approchant ainsi pas à pas de la caverne, il approchait aussi de la loge de l’Anglais… Malgré lui, le dompteur de bêtes, fasciné par la peur, ne pouvait détacher ses yeux des deux gros yeux verts de cet homme ; on eût dit que chacun des brusques mouvements qu’il faisait en rampant répondait à une secousse d’attraction magnétique causée par le regard fixe du sinistre parieur… Aussi, plus Morok se rapprochait de lui, plus sa figure se décomposait… et devenait livide.

Une fois encore, à la vue de cette pantomime, qui n’était plus un jeu, mais l’expression vraie