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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/175

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— Mais c’est une amère et violente déclamation contre l’ornement des temples ! s’écria le cardinal. Ce jeune prêtre est des plus dangereux… Continuez, mon très-cher père.

Et dans son indignation, Son Éminence avala coup sur coup plusieurs fondantes aux fraises.

Le père d’Aigrigny continua :

Demande :

« — Est-il vrai que vous ayez retiré dans votre presbytère et soigné pendant plusieurs jours un habitant du village, Suisse de naissance et appartenant à la communion protestante ? Est-il vrai que non-seulement vous n’ayez pas tenté de le convertir à la religion catholique, apostolique et romaine, mais que vous ayez poussé l’oubli de vos devoirs jusqu’à enterrer cet hérétique dans le champ du repos consacré à ceux de notre sainte communion ? »

Réponse :

« — Un de mes frères était sans asile. Sa vie avait été honnête et laborieuse. Vieillard, les forces lui ont manqué pour le travail, puis la maladie est venue… Alors, presque mourant, il a été chassé de sa misérable demeure par un homme impitoyable auquel il devait une année de loyers ; j’ai recueilli ce vieillard dans ma maison, j’ai con-