Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/213

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Et les deux hommes disparurent précipitamment.

Le soleil, commençant à décliner, jetait ses rayons dorés sur les noires sculptures du portail de Notre-Dame, et sur la masse imposante de ses deux tours qui se dressaient au milieu d’un ciel parfaitement bleu, car depuis plusieurs jours un vent de nord-est, sec et glacé, balayait les moindres nuages.

Un rassemblement assez nombreux, encombrant, nous l’avons dit, les abords de l’Hôtel-Dieu, se pressait aux grilles dont le péristyle de l’hospice est entouré ; derrière la grille on voyait rangé un piquet d’infanterie, car les cris de « Mort aux médecins ! » étaient devenus de plus en plus menaçants.

Les gens qui vociféraient ainsi appartenaient à une populace oisive, vagabonde et corrompue… à la lie de Paris : aussi, chose effrayante, les malheureux que l’on transportait, traversant forcément ces groupes hideux, entraient à l’Hôtel-Dieu au milieu de clameurs sinistres et de cris de mort.

À chaque instant, des civières, des brancards apportaient de nouvelles victimes ; les civières, souvent garnies de rideaux de coutil, cachaient les malades ; mais les brancards n’ayant aucune couverture, quelquefois les mouvements con-