Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/221

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— Le fourgon des morts !… le fourgon des morts !

Le service des pompes funèbres ne suffisant plus au transport des corps, on avait mis en réquisition un certain nombre de fourgons d’artillerie, dans lesquels on entassait précipitamment les cercueils.

Si un grand nombre de passants regardaient cette sinistre voiture avec épouvante, le carrier et sa bande redoublèrent d’horribles lazzi.

— Place à l’omnibus des trépassés ! cria Ciboule.

— Dans cet omnibus-là, il n’y a pas de danger qu’on vous y marche sur les pieds, dit le carrier.

— C’est des voyageurs commodes qui sont là dedans.

— Ils ne demandent jamais à descendre, au moins.

— Tiens, il n’y a qu’un soldat du train pour postillon !

— C’est vrai, les chevaux de devant sont menés par un homme en blouse.

— C’est que l’autre soldat aura été fatigué ; le câlin… il sera monté dans l’omnibus de la mort avec les autres… qui ne descendent qu’au grand trou.

— Et la tête en avant, encore.