Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/240

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grossière que l’on puisse faire à un célibataire vertueux et pudibond, ajouta l’écrivain religieux en se penchant vers mademoiselle Modeste, qui le repoussa en riant comme une folle.

Une hilarité générale accueillit la proposition saugrenue de Nini-Moulin, et l’orgie prit un nouvel élan.

Au milieu de ce tumulte assourdissant, le garçon qui était déjà entré plusieurs fois pour parler bas et d’un air inquiet à ses camarades en leur montrant le plafond, reparut, la figure pâle, altérée ; s’approchant de celui qui remplissait les fonctions de maître d’hôtel, il lui dit tout bas d’une voix émue :

— Ils viennent d’arriver…

— Qui ?

— Vous savez bien… pour là-haut…

Et il montra le plafond.

— Ah !… dit le maître d’hôtel en devenant soucieux, et où sont-ils ?

— Ils viennent de monter ;… ils y sont maintenant, ajouta le garçon en secouant la tête d’un air effrayé ; ils y sont.

— Que dit le patron ?

— Il est désolé… à cause de… (Et le garçon jeta un coup d’œil circulaire sur les convives.) Il ne sait que faire ;… il m’envoie vers vous…