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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/300

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se voir si petits, au milieu de cette immensité remplie de ténèbres…

Mais, à la première plaisanterie du carrier, qui rompit ce respectueux silence, cette émotion passa bientôt.

— Ah çà, mille tonnerres ! s’écria-t-il, est-ce que nous prenons haleine pour chanter vêpres ? S’il y avait du vin dans le bénitier, à la bonne heure.

Quelques éclats de rire sauvages accueillirent ces paroles.

— Pendant ce temps-là, le brigand nous échappe, dit l’un.

— Et nous sommes volés, reprit Ciboule.

— On dirait qu’il y a des poltrons ici, et qu’ils ont peur des sacristains, ajouta le carrier.

— Jamais…, cria-t-on en chœur, jamais ; on ne craint personne…

— En avant !…

— Oui… oui… en avant ! cria-t-on de toutes parts.

Et l’animation, un moment calmée, redoubla au milieu d’un nouveau tumulte.

Quelques instants après, les yeux des assaillants, habitués à cette pénombre, distinguèrent, au milieu de la pâle auréole de lumière projetée par une lampe d’argent, la figure impo-