les sauvages des Montagnes Rocheuses, priait encore le Seigneur de pardonner à ses bourreaux, avait trop de courage dans le cœur, trop de charité dans l’âme pour ne pas risquer mille fois sa vie afin de sauver le père d’Aigrigny… cet homme qui l’avait trompé avec une si lâche et si cruelle hypocrisie.
Le carrier, suivi de la bande, courant vers Gabriel, qui avait fait quelques pas de plus en avant de la grille du chœur, s’écria les yeux étincelants de rage :
— Où est l’empoisonneur ? Il nous le faut…
— Et qui vous a dit qu’il fût empoisonneur, mes frères ? reprit Gabriel de sa voix pénétrante et sonore. Un empoisonneur !… et où sont les preuves ?… les témoins ?… les victimes ?…
— Assez !… nous ne sommes pas ici à confesse…, répondit brutalement le carrier en s’avançant