d’un air menaçant. Rendez-nous notre homme ; il faut qu’il y passe… sinon vous payerez pour lui…
— Oui !… oui !… crièrent plusieurs voix.
— Ils s’entendent !…
— Il nous faut l’un ou l’autre !
— Eh bien, me voici, dit Gabriel en relevant la tête et s’avançant avec un calme rempli de résignation et de majesté. Moi ou lui, ajouta-t-il, que vous importe ? Vous voulez du sang : prenez le mien, et je vous pardonnerai, mes frères, car un funeste délire trouble votre raison.
Ces paroles de Gabriel, son courage, la noblesse de son attitude, la beauté de ses traits, avaient impressionné quelques assaillants, lorsque soudain une voix s’écria :
— Eh ! les amis !… l’empoisonneur est là… derrière… la grille…
— Où ça ?… où ça ?… cria-t-on.
— Tenez… là… voyez-vous… étendu sur le carreau…
À ces mots, les gens de cette bande qui jusque-là s’étaient à peu près tenus en masse compacte dans l’espèce de couloir qui sépare les deux côtés de la nef où sont rangées les chaises, ces gens se dispersèrent de tous côtés, afin de courir à la grille du chœur, dernière