Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/340

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— Non, monseigneur, la fièvre pernicieuse qui a succédé à l’attaque de choléra suit son cours.

— À la bonne heure… Mais le révérend père ne veut donc pas être raisonnable ? Quel est ce bruit que je viens d’entendre ?

— Sa Révérence voulait absolument se lever et s’habiller, monseigneur ; mais sa faiblesse est si grande, qu’il n’aurait pu faire deux pas hors de son lit. L’impatience le dévore ;… on craint toujours que cette excessive agitation ne cause une rechute mortelle.

— Le docteur Baleinier est-il venu ce matin ?

— Il sort d’ici, monseigneur.

— Que pense-t-il du malade ?

— Il le trouve dans un état on ne peut plus alarmant, monseigneur… La nuit a été si mauvaise, que M. Baleinier avait ce matin de grandes inquiétudes ; le révérend père Rodin est dans l’un de ces moments critiques où une crise peut décider en quelques heures de la vie ou de la mort du malade… M. Baleinier est allé chercher ce qu’il lui fallait pour une opération réactive très-douloureuse, et il va venir la pratiquer sur le malade.

— Et a-t-on fait prévenir le père d’Aigrigny ?

— Le père d’Aigrigny est fort souffrant lui-même, ainsi que Votre Éminence le sait ;… il