Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sauf quelques lacunes, vos aveux ont été des plus explicites.

— Alors… à quoi bon… vous les répéter ?

Et le même sourire ironique effleura les lèvres bleuâtres de Rodin.

— À quoi bon ? s’écria le prélat courroucé, à mériter le pardon, car si l’on doit indulgence et rémission au pécheur repentant qui avoue ses fautes, on ne doit qu’anathème et malédiction au pécheur endurci.

— Oh !… quelle torture !… c’est mourir à petit feu, murmura Rodin.

Et il reprit :

— Puisque j’ai tout dit… je n’ai plus rien à vous apprendre ;… vous savez tout.

— Je sais tout… Oui, sans doute, je sais tout, reprit le prélat d’une voix foudroyante, mais comment ai-je été instruit ? par des aveux que vous faisiez sans avoir seulement la conscience de votre action, et vous pensez que cela vous sera compté… Non… non… croyez-moi, le moment est solennel, la mort vous menace ; oui, elle vous menace ;… tremblez donc… de faire un mensonge sacrilége, s’écria le prélat de plus en plus courroucé et secouant rudement le bras de Rodin, redoutez les flammes éternelles si vous osez nier ce que vous savez être la vérité… Le niez-vous ?…