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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/38

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doit-il pas être religieusement glorifié dans l’intelligence comme dans les sens dont il a si paternellement doué ses créatures ? Impies, blasphémateurs sont donc ceux-là qui cherchent à étouffer ces sens célestes, au lieu de guider, d’harmoniser leur divin essor !

Soudain mademoiselle de Cardoville tressaillit, redressa la tête, ouvrit les yeux comme si elle sortait d’un rêve, se recula brusquement, s’éloigna du bas-relief, et fit quelques pas dans la chambre avec agitation, en portant ses mains brûlantes à son front.

Puis, retombant pour ainsi dire anéantie sur un siège, ses larmes coulèrent avec abondance ; la plus amère douleur éclata sur ses traits, qui révélèrent alors les profonds déchirements de la funeste lutte qui se livrait en elle-même.

Puis ses larmes tarirent peu à peu, et à cette crise d’accablement si pénible succéda une sorte de dépit violent, d’indignation courroucée contre elle-même, qui se traduisit par ces mots qui lui échappèrent :

— Pour la première fois de ma vie, je me sens faible et lâche… oh ! oui… lâche !… bien lâche !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le bruit d’une porte qui s’ouvrit et se referma tira mademoiselle de Cardoville de ses