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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/436

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En quelques minutes les deux sœurs eurent achevé de confectionner avec la paille de leur couche les bourrelets et les tambours destinés à intercepter l’air et à rendre l’asphyxie plus rapide et plus sûre.

La Mayeux dit à sa sœur :

— Toi qui es la plus grande, Céphyse, tu te chargeras du plafond, moi de la fenêtre et de la porte.

— Sois tranquille, sœur… j’aurai fini avant toi, répondit Céphyse.

Et les deux jeunes filles commencèrent à intercepter soigneusement les courants d’air qui, jusque-là, sifflaient dans cette mansarde délabrée.

Céphyse, grâce à sa taille élevée, atteignit aux crevasses du toit qui furent hermétiquement bouchées.

Cette triste besogne accomplie, les deux sœurs revinrent l’une auprès de l’autre, et se regardèrent en silence.

Le moment fatal approchait ; leurs physionomies, quoique toujours calmes, semblaient légèrement animées par cette surexcitation étrange qui accompagne toujours les doubles suicides.

— Maintenant…, dit la Mayeux, vite le fourneau…