nous mènera ? dit la Mayeux après un moment de silence.
— Non ; pourquoi cette question ?
— Parce que je préférerais le Père-Lachaise ;… j’y suis allée une fois avec Agricol et sa mère… Quel beau coup d’œil !… partout des arbres… des fleurs… du marbre… Sais-tu que les morts… sont mieux logés… que les vivants… et… ?
— Qu’as-tu, sœur ?… dit Céphyse à la Mayeux qui s’était interrompue après avoir parlé d’une voix plus lente.
— J’ai comme… des vertiges ;… les tempes me bourdonnent…, répondit la Mayeux. Et toi, comment te sens-tu ?
— Je commence seulement à être un peu étourdie, c’est singulier ; chez moi… l’effet est plus tardif que chez toi.
— Oh ! c’est que moi, dit la Mayeux en tâchant de sourire, j’ai toujours été… si précoce !… Te souviens-tu ?… à l’école des sœurs, on disait que j’étais toujours plus avancée que les autres… Cela m’arrive encore… comme tu vois.
— Oui… mais j’espère te rattraper tout à l’heure, dit Céphyse.
Ce qui étonnait les deux sœurs était naturel ; quoique très-affaiblie par les chagrins et par la