Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/444

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Soudain la Mayeux fit quelques légers mouvements convulsifs, en prononçant ces mots d’une voix éteinte :

— Agricol… mademoiselle de Cardoville… Oh ! adieu… Agricol… je… te…

Puis elle murmura quelques autres paroles inintelligibles ; ses mouvements convulsifs cessèrent, et ses bras qui enlaçaient Céphyse retombèrent inertes sur la paillasse.

— Ma sœur !… s’écria Céphyse effrayée, en soulevant la tête de la Mayeux entre ses deux mains, pour la regarder, toi… déjà, ma sœur… mais moi ? mais moi ?

La douce figure de la Mayeux n’était pas plus pâle que de coutume ; seulement ses yeux à demi fermés n’avaient plus de regard ; un demi-sourire rempli de tristesse et de bonté erra encore un instant sur ses lèvres violettes d’où s’échappait un souffle imperceptible ;… puis sa bouche devint immobile, l’expression du visage était d’une grande sérénité.

— Mais tu ne dois pas mourir avant moi… s’écria Céphyse d’une voix déchirante en couvrant de baisers les joues de la Mayeux qui se refroidirent sous ses lèvres. Ma sœur… attends-moi… attends-moi…

La Mayeux ne répondit pas ; sa tête, que