Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/445

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Céphyse abandonna un moment, retomba doucement sur la paillasse.

— Mon Dieu ! je te le jure… ce n’est pas ma faute si nous ne mourons pas ensemble !… s’écria Céphyse avec désespoir, agenouillée devant la couche où était étendue la Mayeux.

— Morte !… murmura Céphyse épouvantée, la voilà morte… avant moi ;… c’est peut-être que je suis la plus forte… Ah !… heureusement… je commence… comme elle… tout à l’heure… à voir d’un bleu sombre… oh !… je souffre… quel bonheur !… Oh ! l’air me manque… Sœur, ajouta-t-elle en jetant ses bras autour du cou de la Mayeux, me voilà… je viens…

Soudain, un bruit de pas et de voix se fit entendre dans l’escalier.

Céphyse avait encore assez de présence d’esprit pour que ces sons arrivassent jusqu’à elle.

Toujours étendue sur le corps de sa sœur, elle redressa la tête.

Le bruit se rapprocha de plus en plus ; bientôt une voix s’écria au dehors, à peu de distance de la porte :

— Grand Dieu !… quelle odeur de charbon !…

Et au même instant les ais de la porte furent ébranlés tandis qu’une autre voix s’écriait :