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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/479

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il lui sembla qu’elle souffrait moins… et que ses angoisses diminuaient, à mesure qu’elle entendait dans quels termes s’exprimait la grisette.

— Ah ! ma bonne Mayeux, disait celle-ci avec autant de volubilité que d’émotion, car ses jolis yeux bleus se mouillèrent de larmes, c’est-y donc possible de faire une bêtise pareille ?… Est-ce qu’entre pauvres gens on ne s’entr’aide pas ?… Vous ne pouviez donc pas vous adresser à moi ?… Vous saviez bien que ce qui est à moi est aux autres… J’aurais fait une dernière rafle sur le bazar de Philémon, ajouta cette singulière fille avec un redoublement d’attendrissement, sincère, à la fois, touchant et grotesque ; j’aurais vendu ses trois bottes, ses pipes culottées, son costume de canotier flambard, son lit et jusqu’à son verre de grande tenue, et au moins vous n’auriez pas été réduite… à une si vilaine extrémité… Philémon ne m’en aurait pas voulu, car il est bon enfant ; après ça, il m’en aurait voulu, que ça aurait été tout de même : Dieu merci ! nous ne sommes pas mariés… c’est seulement pour vous dire qu’il fallait penser à la petite Rose-Pompon…

— Je sais que vous êtes obligeante et bonne, mademoiselle, dit la Mayeux, car elle avait ap-