Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/534

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sers vous répond de mon zèle et de ma discrétion, monseigneur.

— C’est vrai… vous êtes un homme de ferme et ardente conviction.

— J’y tâche, monseigneur.

— Et, après tout, fort religieux… à votre point de vue. Or, c’est déjà très-louable d’avoir un point de vue quelconque en ces matières, par l’impiété qui court, et surtout lorsque à votre point de vue vous pouvez m’assurer de votre aide.

— Je vous l’assure, monseigneur, par cette raison qu’un chasseur intrépide préfère un chacal à dix renards, un tigre à dix chacals, un lion à dix tigres, et l’ouelmis à dix lions.

— Qu’est-ce, l’ouelmis ?

— C’est ce que l’esprit est à la matière, la lame au fourreau, le parfum à la fleur, la tête au corps.

— Je comprends ;… jamais comparaison n’a été plus juste… Vous êtes homme de bon jugement. Rappelez-vous toujours ce que vous venez de me dire là et rendez-vous de plus en plus digne de la confiance de votre idole, de votre dieu.

— Sera-t-il bientôt en état de m’entendre, monseigneur ?

— Dans deux ou trois jours au plus ; hier