Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/66

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fime, obéissait à un héroïque instinct de charité véritablement chrétienne, jusqu’alors inouïe dans ce pays.

« Deux traits pareils, disait avec raison le colonel Drake, suffisent à peindre un homme ; c’est donc avec un sentiment de respect profond et d’admiration touchante que moi, voyageur inconnu, j’ai écrit le nom du prince Djalma sur ce livre de voyage, éprouvant toutefois une sorte de tristesse en me demandant quel sera l’avenir de ce prince, perdu au fond de ce pays sauvage, toujours dévasté par la guerre. Si modeste que soit l’hommage que je rends à ce caractère digne des temps héroïques, son nom du moins sera répété avec un généreux enthousiasme par tous les cœurs sympathiques à ce qui est généreux et grand. »


— Et tout à l’heure, en lisant ces lignes si simples, si touchantes, reprit Adrienne, je n’ai pu m’empêcher de porter à mes lèvres le nom de ce voyageur.

— Oui… le voilà bien tel que je l’avais jugé, dit le comte, de plus en plus ému en rendant le livre à Adrienne, qui se levant grave et touchante, lui dit :

— Le voilà tel que je voulais vous le faire connaître, afin que vous compreniez… mon