Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/81

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vous l’avouer, peu de sympathie pour vous ; aussi, vous avez tâché de jeter la défiance entre lui et moi… Enfin, le prince Djalma éprouve un sentiment profond pour moi… et vous employez la fourberie la plus perfide pour tuer ce sentiment. Dans quel but agissez-vous ainsi ?… je l’ignore ;… mais à coup sûr, il m’est hostile.

— Il me semble, mademoiselle, dit sévèrement Rodin, qu’à votre ignorance se joint l’oubli des services rendus.

— Je ne veux pas nier, monsieur, que vous m’ayez retirée de la maison de M. Baleinier ;… mais, en définitive, quelques jours plus tard, j’étais infailliblement délivrée par M. de Montbron que voici…

— Vous avez raison, ma chère enfant, dit le comte ; il se pourrait bien que l’on ait voulu se donner le mérite de ce qui devait bientôt forcément arriver, grâce à vos vrais amis.

— Vous vous noyez, je vous sauve, vous m’êtes reconnaissante ?… Erreur, dit Rodin avec amertume ; un autre passant vous aurait sans doute sauvée plus tard.

— La comparaison manque un peu de justesse, dit Adrienne en souriant ; une maison de santé n’est pas un fleuve, et, quoique je vous croie maintenant très-capable, monsieur, de