Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/84

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les embûches, on les découvre ;… les haines… on les brave. Croyez-moi, la divine clarté qui rayonne autour de deux cœurs bien aimants suffit à dissiper toutes les ténèbres, à éclairer tous les pièges… Tenez… dans l’Inde… excusez cette faiblesse… j’aime beaucoup à parler de l’Inde, ajouta la jeune fille avec un sourire d’une grâce et d’une finesse indicibles, dans l’Inde, les voyageurs, pour assurer leur tranquillité pendant la nuit, allument un grand feu autour de leur ajoupa (pardon encore de cette teinte de couleur locale), et aussi loin que s’étend l’auréole lumineuse, elle met en fuite, par sa seule clarté, tous les reptiles impurs, venimeux, que la lumière effraye et qui ne vivent que dans les ténèbres.

— Le sens de la comparaison m’a jusqu’ici échappé, dit Rodin en continuant de faire tourner ses pouces et en soulevant à demi ses paupières de plus en plus injectées.

— Je vais parler plus clairement, dit Adrienne en souriant. Supposez, monsieur, que le dernier… service que vous venez de rendre à moi et au prince, car vous ne procédez que par services rendus… cela est fort neuf et fort habile… je le reconnais…

— Bravo, ma chère enfant, dit le comte avec joie, l’exécution sera complète…