Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/189

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lui si craintives, si tristes, qu’il croit peut-être que nous ne l’aimons pas…

En disant ces mots, Rose, voulant essuyer ses larmes, prit son mouchoir dans son panier à ouvrage ; un papier plié en forme de lettre en tomba.

À cette vue, les deux sœurs tressaillirent, se serrèrent l’une contre l’autre, et Rose dit à Blanche d’une voix tremblante :

— Encore une de ces lettres !… Oh !… j’ai peur… Elle est comme les autres… bien sûr…

— Il faut vite la ramasser… qu’on ne la voie pas ; tu sais bien, dit Blanche en se baissant et prenant le papier avec précipitation, sans cela ces personnes qui s’intéressent tant à nous courraient peut-être de grands dangers.

— Mais comment cette lettre se trouve-t-elle là ?

— Comment les autres se sont-elles trouvées toujours sous notre main en l’absence de notre gouvernante ?

— C’est vrai ;… à quoi bon chercher l’explication de ce mystère ? nous ne la trouverions pas… Voyons la lettre, peut-être sera-t-elle pour nous meilleure que les autres.

Et les sœurs lurent ce qui suit :