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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/342

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presque ensemble au terme de leurs tristes recherches, l’une ayant parcouru la ligne gauche des lits, l’autre la ligne droite, séparées par la cloison qui traversait toute la salle…

Les deux sœurs ne s’étaient pas encore rejointes…

Leurs pas devenaient de plus en plus chancelants ; à mesure qu’elles s’avançaient, elles étaient obligées de s’appuyer de temps à autre sur les lits auprès desquels elles passaient ; les forces commençaient à leur manquer.

En proie à une sorte de vertige, de douleur et d’épouvante, elles ne paraissaient plus agir que machinalement…

Hélas ! les orphelines venaient d’être frappées presque ensemble des terribles symptômes du choléra. Par suite de cette espèce de phénomène physiologique dont nous avons déjà parlé, phénomène fréquent chez les êtres jumeaux, et qui déjà plusieurs fois s’était révélé lors de deux ou trois maladies dont les jeunes filles avaient été pareillement atteintes, cette fois encore, une cause mystérieuse, soumettant leur organisation à des sensations, à des accidents simultanés, semblaient les assimiler à deux fleurs d’une même tige, qui tour à tour renaissent et se flétrissent ensemble.

Puis, l’aspect de toutes les souffrances, de