Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/454

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Tous deux s’avancèrent silencieusement dans les ténèbres.

Après avoir fait faire à Djalma un assez long circuit, en ouvrant et fermant plusieurs portes, le métis, s’arrêtant tout à coup, dit tout bas au prince en abandonnant sa main qu’il avait jusqu’alors tenue :

— Monseigneur, le moment décisif approche ;… attendons ici quelques instants.

Un profond silence suivit ces mots du métis.

L’obscurité était si complète que Djalma ne distinguait rien ; au bout d’une minute, il entendit Faringhea s’éloigner de lui, puis tout à coup le bruit d’une porte brusquement ouverte et fermée à double tour.

Cette disparition subite commença d’inquiéter Djalma. Par un mouvement machinal, il porta la main à son poignard et fit vivement quelques pas à tâtons du côté où il supposait une issue.

Tout à coup, la voix du métis frappa l’oreille du prince, et sans qu’il lui fût possible de savoir où se trouvait alors celui qui lui parlait, ces mots arrivèrent jusqu’à lui :

— Monseigneur… vous m’avez dit : « Sois mon ami ; » j’agis en ami ;… j’ai employé la ruse pour vous conduire ici… L’aveuglement de votre funeste passion vous eût empêché de