Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses yeux, sur son front, dans son maintien ;… toutes les difficultés relatives à la forme de l’union qu’elle voulait contracter étaient résolues, dans deux jours elle serait à Djalma… Et la vue de la chambre nuptiale la jetait dans une vague et ineffable langueur.

La porte d’ivoire avait roulé si doucement sur ses gonds ; les premiers pas de la jeune fille s’étaient tellement amortis sur la fourrure du tapis, que Djalma, le front appuyé sur le lit, n’avait rien entendu…

Mais soudain un cri de surprise et d’effroi frappa son oreille… Il se retourna brusquement.

Adrienne apparaissait à ses yeux.

Par un mouvement de pudeur, Adrienne croisa son peignoir sur son sein nu et se recula vivement, encore plus affligée que courroucée, croyant que Djalma, emporté par un fol accès de passion, s’était introduit dans sa chambre avec une espérance coupable.

La jeune fille, cruellement blessée de cette tentative déloyale, allait la reprocher à Djalma, lorsqu’elle aperçut le poignard qu’il avait jeté sur le tapis d’hermine.

À la vue de cette arme, à l’expression d’épouvante, de stupeur, qui pétrifiait les traits de Djalma, toujours agenouillé, immobile, le corps