des armes à la commune ; en ce moment, elle recevait à sa barre les délégués des sections ; celle du faubourg Poissonnière a signifié au conseil municipal l’arrêté suivant, pris à l’unanimité :
— Écoutez, écoutez !
« — La section Poissonnière, considérant les dangers imminents de la patrie ; considérant les manœuvres infernales des prêtres et des aristocrates ; considérant qu’il faut les frapper de terreur,
» Arrête :
» Tous les prêtres et autres personnes renfermées comme suspectes dans les prisons de Paris, seront sur-le-champ mises à mort ! »
— Vive la nation ! à mort les traîtres ! — Silence ! — Écoutez ! écoutez !
— Les délégués de la section du Luxembourg, — continue le jeune peintre avec une exaltation croissante, — ont déclaré à la commune que, à l’unanimité, il a été adopté, puis écrit dans le registre des délibérations : — « Qu’il était urgent de purger les prisons avant de courir aux frontières. » — Trois commissaires sont venus notifier l’arrêté à la commune. Les sections des Thermes de Julien, des Quinze-Vingts, de Mauconseil ont pris le même arrêté.
— Aux prisons ! aux prisons ! exterminons les scélérats ! — Il n’y a qu’un cri contre eux dans Paris ! — À mort ! — Purgeons les prisons !
— D’autres délégués de sections arrivaient à la barre de la commune, — poursuivit le jeune peintre ; — lorsque nous avons quitté la salle, Tallien leur disait : « — Aux armes, citoyens ! qu’il ne reste pas à Paris, derrière vous, un seul de nos ennemis pour se réjouir de nos revers, et frapper en notre absence vos femmes et vos enfants ! » — Enfin, citoyens, l’un de mes amis, que je viens de rencontrer à l’instant, m’a affirmé que Danton a dit ce matin…
— Silence ! écoutons ce qu’a dit Danton !
— Danton a dit ce matin : « La France est envahie, démembrée,