Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 2.djvu/318

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« — Mon Dieu, je vous rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont voleurs, injustes, adultères, qui sont enfin tels que ce publicain (que je vois là-bas). Je jeûne deux fois la semaine ; je donne la dîme de ce que je possède.

» Le publicain, au contraire, se tenant bien loin, n’osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant :

» — Mon Dieu, ayez pitié de moi qui suis un pécheur !

» Je vous déclare que celui-ci s’en retourna chez lui justifié, et non pas l’autre.

» Car quiconque s’élève sera abaissé… quiconque s’abaisse sera élevé…

» Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille les corrompent et où les voleurs les déterrent et les dérobent ; mais faites-vous des trésors dans le ciel, car là où est votre trésor, là aussi est votre cœur !…

» Faites aux hommes ce que vous désirez qu’ils vous fassent ; c’est la loi et les prophètes.

» Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent…

» Si quelqu’un vous prend votre manteau, ne l’empêchez point de prendre aussi votre robe.

» Donnez à tous ceux qui vous demanderont.

» Ne réclamez pas votre bien à celui qui l’emporte.

» Que celui qui a deux vêtements en donne un à celui qui n’en a pas.

» Que celui qui a de quoi manger en fasse de même.

» Car le jour de la justice venu, Dieu dira à ceux qui sont à sa gauche :

» — Allez loin de moi, maudits ! allez au feu éternel ! car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger !

» — J’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire !

» — J’ai eu besoin de logement, et vous ne m’avez pas logé !

» — J’ai été sans habits, et vous ne m’avez pas revêtu !