Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 2.djvu/317

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» Lors donc que vous donnez l’aumône, ne faites pas sonner la trompette comme font les hypocrites dans les temples et dans les rues, pour être honorés des hommes ; car je vous dis en vérité qu’alors ils ont déjà reçu leur récompense.

» Ainsi, l’autre jour, j’étais assis dans la synagogue vis-à-vis du tronc, prenant garde de quelle manière le peuple y jetait de l’argent : plusieurs gens riches y en jetaient beaucoup ; il vint une pauvre veuve ; elle mit seulement dans le tronc deux petites pièces qui faisaient le quart d’un sou ; alors, appelant mes disciples, je leur dis :

» — En vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc ; car tous les autres ont donné de leur abondance, mais celle-ci a donné de son indigence, même tout ce qu’elle avait et tout ce qui lui restait pour vivre.

» Lorsque vous faites l’aumône, que votre main gauche ne sache donc point ce que fait votre main droite.

» De même, lorsque vous priez, ne ressemblez pas aux hypocrites qui affectent de prier dans les synagogues et au coin des places publiques, pour être vus des hommes. Pour vous, lorsque vous voulez prier, entrez dans votre chambre, fermez-en la porte, et priez votre père dans le secret.

» Lorsque vous jeûnez, ne prenez point un air triste comme font les hypocrites, car ils apparaissent avec un visage pâle et défait, afin que les hommes connaissent qu’ils jeûnent.

» Vous, lorsque vous jeûnez, parfumez-vous la tête et le visage, afin qu’il ne paraisse pas aux hommes que vous jeûnez, mais seulement à votre père qui est toujours présent à ce qu’il y a de plus secret.

» Ne faites point surtout comme les deux hommes de cette parabole :

» Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était publicain, l’autre pharisien. Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même :