Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 4.djvu/333

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au moyen suivant, pour ordonner prêtre un moine nommé Paulinien qui refusait cet honneur :

«… Pendant que l’on célébrait la messe dans l’église d’un village qui est près du monastère, à son insu et lorsqu’il ne s’y attendait aucunement, nous avons fait saisir Paulinien par plusieurs diacres ; nous lui avons fait tenir la bouche, de peur que, voulant s’échapper, il nous adjurât par le nom du Christ ; nous l’avons d’abord ordonné diacre, et nous l’avons sommé d’en remplir l’office au nom de la crainte qu’il avait de Dieu ; Paulinien résistait fortement, soutenant qu’il était indigne, et nous avons eu beaucoup de peine à le persuader de remplir l’office, en lui alléguant les ordres de Dieu. »

Voici donc Paulinien diacre, quoi qu’il en eût, obligé de remplir bon gré mal gré son office ; mais ce n’était que le premier grade de la prêtrise, il fallait l’ordonner prêtre, ce à quoi saint Épiphane procéda de la sorte :

«… Lorsque Paulinien a eu rempli les fonctions de diacre dans le saint sacrifice, nous lui avons de nouveau fait tenir les membres et la bouche avec une extrême difficulté, afin de pouvoir l’ordonner prêtre ; et au moyen des mêmes raisons que nous lui avions déjà fait valoir, nous l’avons enfin décidé à siéger au rang des prêtres. » (Saint Épiphane, Lettre à Jean, évêque de Jérusalem, liv. II, p. 312.)


(H) Voir divers textes de Ghildes Saxonnes, dans les pièces justificatives relatives aux considérations sur l’Histoire de France (introduction aux récits des temps mérovingiens, par Augustin Thierry, vol. I, p. 1).


CHAPITRE III.


(A) Voir la note H (chap. I) sur l’établissement et la vie du chef de bande et de ses leudes sur la terre conquise.


(B) «… Le propriétaire d’un grand domaine, entouré de ses compagnons qui continuaient de vivre auprès de lui, des colons et des esclaves qui cultivaient ses terres, leur rendait la justice en qualité de chef de cette petite société ; lui aussi tenait dans son domaine une sorte de mâhl où les causes étaient jugées, tantôt par lui seul, tantôt avec le concours de ses hommes libres. » (Guizot, Des Institutions politiques de la France, p. 179, cit. ; Hulmann, Histoire de l’origine des ordres, p. 16-18.)


(C) Voir la lettre précédant l’épisode de Ronan, le fait cité par Grégoire de Tours y est rapporté.


(D) « Les grands propriétaires tenaient aussi une cour à l’instar des rois et pouvaient donner à leurs fidèles des charges de sénéchal, de maréchal, d’échanson, de chambellan. » (Les alam., tit. LXXIX ; Hulmann, et tous les monuments du temps, ap. Guizot, Institutions politiques, p. 144.)


(E) Histoire des Mœurs et de la vie privée des Français, par Émile de la BÉDOL
LIÈRE,