Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 7.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puis, — brûle, Beziers ! brûle, foyer d’hérésie ! — Et tout brûla, tout… — maisons des artisans et maisons des bourgeois ; — l’hôtel communal et le palais du vicomte ; — l’hôpital des pauvres et la grande cathédrale bâtie par maître Gervais ; — tout brûla, tout ! — Et quand tout a été brûlé,— et les chariots de butin remplis, — et les vignes arrachées dans les vignobles, — et les oliviers coupés dans les vergers, — et les moissons brûlées dans les guérets : — « À Carcassonne ! » — a crié le légat du pape ! — Hardi, Monfort ! — en route ! — notre saint père l’ordonne ! — à Carcassonne ! — Tue, pille, brûle les hérétiques comme à Chasseneuil, comme à Beziers ! — À Carcassonne ! »

__

— À Carcassonne ! — Tue, pille, brûle les hérétiques, comme à Chasseneuil, comme à Beziers ! » — À Carcassonne ! — a répondu Montfort ! — Et les voilà partis pour Carcassonne, — les croisés catholiques, prêtres en tête ! — la rouge croix sur la poitrine, — le nom de Jésus aux lèvres, — l’épée d’une main, — la torche de l’autre !

Quel mal leur avons-nous donc fait, à ces prêtres ? — Quel mal leur avons-nous jamais fait ?




ceci est le désastre et la brulerie de Carcassonne


— Ils se dirigent vers Carcassonne, — les croisés catholiques ! — Peu forte est cette ville, — là s’est jeté Roger, le jeune vicomte de Beziers, — trop tard revenu d’Arragon pour défendre la capitale de sa vicomté. — Ce jeune homme est vaillant, généreux, — aimé de chacun. — Hérétique comme tous les seigneurs du Languedoc, — cette terre de liberté, — le jeune vicomte s’incline devant les magistrats populaires — et devant les franchises des cités. — Le vicomte