Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 7.djvu/304

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plus, — quelques milliers reviendront peut-être. — « Oh ! ils nous ont échappé les hérétiques de Carcassonne ! — s’écrie le légat du pape ; — ceux qui n’ont pu les suivre porteront la peine de tous. » — Pillez la ville et, après le pillage, le bûcher, la potence — pour ces mécréants qui sont entre nos mains. » — Carcassonne est ravagé de fond en comble. — Après le pillage on dresse les potences, — on amoncelle le bois des bûchers.

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— Carcassonne est ravagé de fond en comble. — Après le pillage on dresse les potences, — on amoncelle le bois des bûchers. — Les croisés amènent les blessés ; — les uns mutilés, les autres mourants, — les infirmes, les vieillards, les femmes au moment de mettre un enfant au monde ; — les croisés amènent encore les épouses, les filles, les mères de ceux-là qui n’ont pu fuir. — Flammes du bûcher, flambez ! — cordes des potences, raidissez-vous sous le poids des pendus ! — Tous ils ont été pendus ou brûlés, — les hérétiques de Carcassonne restés dans la ville ; — tous ils ont été pendus ou brûlés, — puis les chariots de butin chargés. — « À Lavaur ! — s’est écrié le légat du pape. — Hardi, Montfort ! en route ! — Tue, pille, brûle les hérétiques ! — notre saint Père l’ordonne ! » — À Lavaur ! à Lavaur ! — a répondu Montfort ! — Et les voilà partis pour Lavaur, les croisés catholiques, — prêtres en tête, — la rouge croix sur la poitrine, — le nom de Jésus aux lèvres, — l’épée d’une main, — la torche de l’autre. — Quel mal leur avons-nous donc fait à ces prêtres ? — Quel mal leur avons-nous jamais fait ?




ceci est le cri de guerre des hérétiques


— Oui, les voilà en route pour Lavaur, — la torche d’une main, l’épée de l’autre, les croisés catholiques ; — oui, voilà ce qu’ils ont fait jusqu’ici. — Ô vaillants fils du Languedoc ! — ô vous, fils de