Laon. Le samedi 23 juillet 1429, le roi vint dîner et coucher à Soissons ; il y fut très-bien reçu, la Pucelle ayant été d’abord haranguer le peuple aux barrières de la ville, le conjurant de renier le parti anglais et de redevenir Français. Ces paroles furent accueillies avec enthousiasme ; plusieurs femmes qui devaient prochainement accoucher, ou dont les enfants n’étaient pas encore baptisés, prièrent la Pucelle de leur choisir des noms de baptême, qui, disaient-elles, seraient pour eux un gage de protection divine… »
l’évêque, vivement et écrivant. — À noter… très-important… excellent ! excellentissime !…
le chanoine loyseleur. — « Le vendredi 29 juillet, le roi se présenta devant Château-Thierry ; la Pucelle fit déployer les enseignes, parla encore au peuple, la ville se rendit. Le roi y demeura jusqu’au lundi 1er août ; ce jour, il alla coucher à Montmirail, en Brie. Le mardi 2 août, le roi entra dans Provins, où il fut non moins bien traité que dans les autres villes ; il séjourna là jusqu’au vendredi 5. Le dimanche 7 août, il alla coucher à Coulommiers ; le mercredi 10, à la Ferté-Milon ; le jeudi 12, à Crespy, en Valois ; le vendredi 13, à Lagny-le-Sec. En cette ville, une femme éplorée, traversant la foule dont était entourée la Pucelle, vint en pleurant se jeter à ses pieds, la suppliant de venir voir un petit enfant mourant, qu’elle pourrait, d’un mot, disait-elle, rappeler à la vie ; cette pauvre femme, dans sa naïve admiration pour la Pucelle, lui attribuait ainsi un pouvoir divin… »
l’évêque cauchon, écrivant avec une joie sinistre. — Je ne donnerais pas ce fait pour cent sous d’or !… (Dilatant ses larges narines poilues.) Ah ! quelle délectable senteur de fagot et de rôti je commence à flairer !… Poursuivez, chanoine.
le chanoine loyseleur. — « Le samedi 14, la Pucelle, instruite par les éclaireurs envoyés par elle que l’ennemi se trouvait à peu de distance, fit mettre, avec sa promptitude habituelle, l’armée en bataille dans la plaine de Dammartin-en-Gouelle, assigna le poste de