Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/19

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— Eh bien ! après ?

— Après ?… j’ai trouvé mon maître, voilà tout. Tu auras le tien un jour ou l’autre, tôt ou tard…, tout le monde trouve le sien… à défaut d’hommes il y a toujours bien le meg des megs[1], comme disent les sangliers[2]. Ce qui est sûr, c’est que maintenant que tu as mis le Chourineur sous tes pieds, tu peux faire les quatre cents coups dans la Cité… Toutes les filles d’amour seront tes esclaves : ogres et ogresses n’oseront pas refuser de te faire crédit… Ah çà ! mais qui es-tu donc ?… tu dévides le jars[3] comme père et mère ! Si tu es grinche[4], je ne suis pas ton homme. J’ai chouriné[5], c’est vrai ; parce que quand le sang me monte aux yeux, j’y vois rouge… et il faut que je frappe… mais j’ai payé mes chourinades en allant quinze ans au pré[6]. Mon temps est fini, je ne dois rien aux curieux[7], et je n’ai jamais grinché[8] ; demande à la Goualeuse !

  1. Dieu.
  2. Les prêtres.
  3. Tu parles argot.
  4. Voleur.
  5. Donné des coups de couteau à un homme.
  6. Aux galères.
  7. Aux juges.
  8. Volé.