Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/347

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]’armée, et c’est là, certainement, une des grandes pensées de Napoléon. Les solennités des concours agricoles ont toujours produit d’heureux résultats. Pourquoi n’effectuerait-on pas pour les artisans ce que l’on a fait pour l’armée, et ce que l’on fait pour les laboureurs ?

Et nous ne voudrions pas seulement ces grandes cérémonies, nous voudrions encore un comité vigilant, dont l’œil sans cesse ouvert sur la classe laborieuse, devinerait la misère aux premiers indices de gêne et préviendrait le mal qu’elle traîne à sa suite ; M. Sue le dit à propos de Rigolette :

« Cette enfant ne méritera-t-elle pas, non une récompense, non un secours, mais quelques touchantes paroles d’approbation, d’encouragement, qui lui donneront la conscience de sa valeur, qui la rehausseront à ses propres yeux, qui l’obligeront même pour l’avenir ! Car elle saura que si un jour le manque d’ouvrage ou la maladie menaçait de rompre l’équilibre de cette vie pauvre et occupée qui repose tout-entière sur le travail et sur la santé, un léger secours dû à ses mérites passés, lui viendrait en aide. La société a imaginé la surveillance de la haute police, pourquoi n’imaginerait-elle pas la surveillance de la haute charité morale ? »

Du jour où la vertu se verra honorée, distinguée, récompensée, elle relèvera la tête, car c’est l’isolement, l’oubli et l’indifférence qui tarissent sa sève. Agissez donc, vous tous qui le pouvez, vous tous qui avez la sublime mission de diriger notre pays, faites, et bien vous ferez !

« Sans doute, beaucoup d’esprits délicats s’indigneront à la seule pensée de ces ignobles rémunérations matérielles, accordées à ce qu’il y