Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/58

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sages, les encouragements les plus flatteurs, me parla même de plusieurs de ses projets de gouvernement avec une confiance dont je fus aussi fier que flatté ; enfin, que vous dirai-je ! un moment, l’idée la plus folle me traversa l’esprit : je crus que le prince avait deviné mon amour, et que dans cet entretien il voulait m’étudier, me pressentir, et peut-être m’amener à un aveu…

Malheureusement cet espoir insensé ne dura pas long-temps ; le prince termina la conversation en me disant que le temps des grandes guerres était fini ; que je devais profiter de mon nom, de mes alliances, de l’éducation que j’avais reçue et de l’étroite amitié qui unissait mon père au prince de M., Premier ministre de l’empereur, pour parcourir la carrière diplomatique au lieu de la carrière militaire, ajoutant que toutes les questions qui se décidaient autrefois sur les champs de bataille se décideraient désormais dans les congrès ; que bientôt les traditions tortueuses et perfides de l’ancienne diplomatie feraient