Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/122

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plus haut et d’un ton caressant : — Allons, Alfred, sois raisonnable, ne pense pas à ce polisson-là… tu vas te faire du mal, tu ne pourras pas dîner.

— Non, j’aurai du courage et de la raison — répondit M. Pipelet avec une dignité triste et résignée. — Il m’a fait bien du mal… Il a été mon persécuteur… mon bourreau… pendant bien long-temps ; mais maintenant je le méprise… Les peintres ! — ajouta-t-il en se tournant vers Rodolphe — ah ! monsieur, c’est la peste d’une maison… c’est son bacchanal, c’est sa ruine.

— Vous avez logé un peintre ?

— Hélas ! oui, monsieur, nous en avons logé un ! — dit M. Pipelet avec amertume — un peintre qui s’appelait Cabrion encore !

À ce souvenir, malgré son apparente modération, le portier ferma convulsivement les poings.

— Était-ce le dernier locataire qui a occupé la chambre que je viens louer ? — demanda Rodolphe.

— Non, non, le dernier locataire était un