Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/242

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ment à l’abri des recherches de ceux que votre absence va désoler… — ajouta Sarah en souriant et en appuyant sur ces mots.

Toutes deux s’assirent sur un divan.

— J’ai dit ceux que votre absence va désoler, ma chère Clémence… Ne me savez-vous pas gré de ma discrétion ?

La jeune femme rougit légèrement, baissa la tête et ne répondit rien.

— Combien vous êtes peu raisonnable ! — lui dit Sarah d’un ton de reproche amical. — N’avez-vous pas confiance en moi, enfant. Sans doute enfant : je suis d’un âge à vous appeler ma fille.

— Moi ! manquer de confiance envers vous ! — dit la marquise à Sarah avec tristesse ; — ne vous ai-je pas dit au contraire ce que je n’aurais jamais dû m’avouer à moi-même ?

— À merveille. Eh bien ! voyons… parlons de lui : vous avez donc juré de le désespérer jusqu’à la mort ?

— Ah ! — s’écria madame d’Harville avec effroi, — que dites-vous ?

— Vous ne le connaissez pas encore, pauvre chère enfant… C’est un homme d’une