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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/173

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cause cette contemplation incessante, le Maître d’école a toujours les yeux attachés sur les spectres qui se meuvent dans la nappe enflammée.

Il éprouve alors quelque chose d’épouvantable.

Passant par tous les degrés d’une torture sans nom, à force de regarder ce foyer torréfiant, il sent ses prunelles, qui ont remplacé le sang dont ses orbites étaient remplies, devenir chaudes, brûlantes, se fondre à cette fournaise, fumer, bouillonner, et enfin se calciner dans leurs cavités comme dans deux creusets de fer rouge…

Par une effroyable faculté, après avoir vu autant que senti les transformations successives de ses prunelles en cendres, il retombe dans les ténèbres de sa première cécité.

Mais voilà que tout à coup ses douleurs intolérables s’apaisent par enchantement.

Un souffle aromatique d’une fraîcheur délicieuse a passé sur ses orbites brûlantes encore.