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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/174

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Ce souffle est un suave mélange des senteurs printanières qu’exhalent les fleurs champêtres baignées d’une humide rosée.

Le Maître d’école entend autour de lui un bruissement léger comme celui de la brise qui se joue dans le feuillage, comme celui d’une source d’eau vive qui ruisselle et murmure sur son lit de cailloux et de mousse.

Des milliers d’oiseaux gazouillent de temps à autre les plus mélodieuses fantaisies ; s’ils se taisent, des voix enfantines, d’une angélique pureté, chantent des paroles étranges, inconnues, des paroles pour ainsi dire ailées, que le Maître d’école entend monter aux cieux avec un léger frémissement.

Un sentiment de bien-être moral, d’une mollesse, d’une langueur indéfinissables, s’empare peu à peu de lui…

Épanouissement de cœur, ravissement d’esprit, rayonnement d’âme dont aucune impression physique, si enivrante qu’elle soit, ne saurait donner une idée !

Le Maître d’école se sent doucement planer