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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/212

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de mon pauvre mari… puisqu’elle connaît toute la bande… ! Parce que vous êtes riche, mademoiselle — reprit-elle en regardant insolemment Clara — parce que vous avez des amies dans ces créatures-là… faut pas pour cela… être si dure aux pauvres gens !

— C’est vrai — dit un laboureur — la laitière a raison…

— Pauvre femme !

— Elle est dans son droit…

— On a assassiné son mari… faut-il pas qu’elle soit contente ?

— On ne peut pas l’empêcher de faire son possible pour découvrir les brigands qui ont fait le coup.

— C’est une injustice de la renvoyer.

— Est-ce que c’est sa faute, à elle, si l’amie de mademoiselle Clara se trouve être… une fille des rues ?

— On ne met pas à la porte une honnête femme… une mère de famille… à cause d’une malheureuse pareille !

Et les murmures devenaient menaçants, lorsque Clara s’écria :

— Dieu soit loué… voici ma mère…