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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/271

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l’aversion. Un vague instinct élevait aussi dans l’esprit de Clémence des doutes sur la sincérité de l’affection de Sarah.

Au bout de quelques minutes, un valet de chambre, après avoir discrètement frappé, entra et dit à Clémence :

— Madame la marquise veut-elle recevoir madame Asthon et Mademoiselle ?

— Mais sans doute, comme toujours… — répondit madame d’Harville — et sa fille entra lentement dans le salon…

C’était une enfant de quatre ans, qui eût été d’une figure charmante sans sa pâleur maladive et sa maigreur extrême. Madame Asthon, sa gouvernante, la tenait par la main ; Claire (c’était le nom de l’enfant), malgré sa faiblesse, se hâta d’accourir vers sa mère en lui tendant les bras. Deux nœuds de rubans cerise rattachaient au-dessus de chaque tempe ses cheveux bruns, nattés et roulés de chaque côté de son front ; sa santé était si frêle qu’elle portait une petite douillette de soie brune ouatée, au lieu d’une de ces jolies robes de mousseline blanche, garnies de rubans pareils à la coiffure, et bien décolletées, afin qu’on puisse