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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/272

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voir ces bras roses, ces épaules fraîches et satinées, si charmants chez les enfants bien portants.

Les grands yeux noirs de cet enfant semblaient énormes, tant ses joues étaient creuses. Malgré cette apparence débile, un sourire plein de gentillesse et de grâce épanouit les traits de Claire lorsqu’elle fut placée sur les genoux de sa mère qui l’embrassait avec une sorte de tendresse triste et passionnée.

— Comment a-t-elle été depuis tantôt, madame Asthon ? — demanda madame d’Harville à la gouvernante.

— Assez bien, madame la marquise, quoiqu’un moment j’aie craint…

— Encore ! — s’écria Clémence en serrant sa fille contre son cœur avec un mouvement d’effroi involontaire.

— Heureusement, madame, je m’étais trompée — dit la gouvernante ; l’accès n’a pas eu lieu, mademoiselle Claire s’est calmée ; elle n’a éprouvé qu’un moment de faiblesse… Elle a peu dormi cette après-dînée ; mais elle n’a pas voulu se coucher sans venir embrasser madame la marquise.