Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/283

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entre elle et moi une étrangère ; il fut inexorable, malgré nos larmes. Madame Roland, veuve d’un colonel mort dans l’Inde… disait-elle, vint habiter avec nous, et fut chargée de remplir auprès de moi les fonctions d’institutrice…

— Comment ! c’est cette Madame Roland que monsieur votre père a épousée presque aussitôt après votre mariage ?

— Oui, monseigneur.

— Elle était donc très-belle ?

— Médiocrement jolie, monseigneur.

— Très-spirituelle, alors ?

— De la dissimulation… de la ruse… rien de plus… Elle avait vingt-cinq ans environ, des cheveux blonds très-pâles, des cils presque blancs, de grands yeux ronds d’un bleu clair… sa physionomie était humble et doucereuse ; son caractère, perfide jusqu’à la cruauté, était en apparence prévenant jusqu’à la bassesse.

— Et son instruction ?

— Complètement nulle, monseigneur ; et je ne puis comprendre comment mon père, jusqu’alors si esclave des convenances, n’avait