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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/299

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resta calme, combattit ce qu’il appelait mon enfantillage, et me dit froidement que sa résolution était inébranlable, et que je m’y soumettrais.

Je le suppliai de me permettre de me retirer au Sacré-Cœur, où j’avais quelques amies ; j’y resterais jusqu’au moment où il jugerait à propos de me marier. Il me fit observer que le temps était passé où l’on se mariait à la grille d’un couvent ; que mon empressement à le quitter lui serait très-sensible, s’il ne voyait dans mes paroles une exaltation excusable, mais peu sensée, qui se calmerait nécessairement ; puis il m’embrassa au front, en m’appelant mauvaise tête.

Hélas ! en effet il fallait me soumettre. Jugez, monseigneur, de ma douleur ! vivre de la vie de chaque jour avec une femme à qui je reprochais presque la mort de ma mère… Je prévoyais les scènes les plus cruelles entre mon père et moi, aucune considération ne pouvant m’empêcher de témoigner mon aversion à madame Roland. Il me semblait qu’ainsi je vengerais ma mère… tandis que la moindre