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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/306

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Roland en m’entendant lui rappeler ces mystérieuses paroles confirmerait peut-être d’horribles soupçons… Mais non, non, je ne veux pas croire cela… Je serais trop épouvantée en songeant que mon père est à cette heure presque à la merci de cette femme.

— Et que vous répondit-elle lorsque vous lui avez rappelé ces mots de Polidori ?

— Elle rougit d’abord ; puis, surmontant son émotion, elle me demanda froidement ce que je voulais dire. — Quand vous serez seule, madame, interrogez-vous à ce sujet, vous vous répondrez. — À peu de temps de là eut lieu une scène qui décida pour ainsi dire de mon sort. Parmi un grand nombre de tableaux de famille ornant un salon où nous nous rassemblions le soir, se trouvait le portrait de ma mère. Un jour je m’aperçus de sa disparition. Deux de nos voisins avaient dîné avec nous : l’un d’eux, M. Dorval, notaire du pays, avait toujours témoigné à ma mère la plus profonde vénération. En arrivant dans le salon : — Où est donc le portrait de ma mère ? — dis-je à mon père. — La vue de ce tableau me cau-