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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/311

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mais je ne souffrirai pas que de telles inconvenances se renouvellent devant des étrangers dans ma propre maison. Désormais vous n’entrerez ou ne resterez dans le salon que lorsque madame Roland ou moi nous y serons seuls.

— Après ce dernier entretien, je vécus encore plus isolée. Je ne voyais mon père qu’aux heures de repas, qui se passaient dans un morne silence. Ma vie était si triste, que j’attendais avec impatience le moment où mon père me proposerait un mariage quelconque, pour accepter… Madame Roland, ayant renoncé à mal parler de ma mère, se vengeait en me faisant souffrir un supplice de tous les instants ; elle affectait, pour m’exaspérer, de se servir de mille choses qui avaient appartenu à ma mère : son fauteuil, son métier à tapisserie, les livres de sa bibliothèque particulière, jusqu’à un écran à tablette que j’avais brodé pour elle, et au milieu duquel se voyait son chiffre. Cette femme profanait tout…

— Oh ! je conçois l’horreur que ces profanations devaient vous causer.