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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/317

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Si vous le permettez, mon père, j’attendrai que vous soyez seul. — Madame Roland se leva brusquement et sortit. — Vous voilà satisfaite… — me dit-il. — Eh bien ! parlez. — Je n’éprouve aucun éloignement pour l’union que vous me proposez, mon père ; seulement j’ai appris que M. d’Harville ayant été deux fois sur le point d’épouser… — Bien, bien — reprit-il en m’interrompant ; — je sais ce que c’est. Ces ruptures ont eu lieu en suite de discussions d’intérêt dans lesquelles d’ailleurs la délicatesse de M. d’Harville a été complètement à couvert. Si vous n’avez pas d’autre objection que celle-là, vous pouvez vous regarder comme mariée… et heureusement mariée, car je ne veux que votre bonheur.

— Sans doute madame Roland fut ravie de cette union ?

— Ravie ? Oui, monseigneur — dit amèrement Clémence — oh ! bien ravie !… car cette union était son œuvre. Elle en avait donné la première idée à mon père… Elle savait la véritable cause de la rupture des deux premiers mariages de M. d’Harville… voilà pourquoi elle tenait tant à me le faire épouser.