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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/318

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— Mais dans quel but ?

— Elle voulait se venger de moi en me vouant ainsi à un sort affreux…

— Mais votre père…

— Trompé par madame Roland, il crut qu’en effet des discussions d’intérêt avaient seules fait manquer les projets de M. d’Harville.

— Quelle horrible trame !… Mais cette raison mystérieuse ?

— Tout à l’heure je vous la dirai, monseigneur. M. d’Harville arriva aux Aubiers ; ses manières, son esprit, sa figure me plurent : il avait l’air bon ; son caractère était doux, un peu triste. Je remarquai en lui un contraste qui m’étonnait et m’agréait à la fois : son esprit était cultivé, sa fortune très-enviable, sa naissance illustre ; et pourtant quelquefois sa physionomie, ordinairement énergique et résolue, exprimait une sorte de timidité presque craintive, d’abattement et de défiance de soi, qui me touchait beaucoup. J’aimais aussi à le voir témoigner une bonté charmante à un vieux valet de chambre qui