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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/319

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l’avait élevé, et duquel seul il voulait recevoir des soins. Quelque temps après son arrivée, M. d’Harville resta deux jours renfermé chez lui ; mon père désira le voir… Le vieux domestique s’y opposa, prétextant que son maître avait une migraine si violente, qu’il ne pouvait recevoir absolument personne. Lorsque M. d’Harville reparut, je le trouvai très-pâle, très-changé… Plus tard il éprouvait toujours une sorte d’impatience presque chagrine lorsqu’on lui parlait de cette indisposition passagère… À mesure que je connaissais M. d’Harville, je découvrais en lui des qualités qui m’étaient sympathiques… Il avait tant de raisons d’être heureux, que je lui savais gré de sa modestie dans le bonheur… L’époque de notre mariage convenue, il alla toujours au-devant de mes moindres volontés dans nos projets d’avenir. Si quelquefois je lui demandais la cause de sa mélancolie, il me parlait de sa mère, de son père, qui eussent été fiers et ravis de le voir marié selon son cœur et son goût. J’aurais eu mauvaise grâce à ne pas admettre des raisons si flatteuses pour moi… M. d’Harville devina les